On a adopté un « Appel d’Alger » qui sera envoyé au secrétaire général des Nations unies, aux institutions internationales et aux chefs d’Etat des pays de l’Otan. C’est ce que nous a indiqué hier par téléphone Mme Saïda Benhabylès, membre fondateur du Centre international de recherche et d’études sur le terrorisme (CIRET). Notre interlocutrice nous a indiqué que la rencontre sur la menace terroriste à la lumière de la situation en Libye, « entre dans le cadre de la sensibilisation de l’opinion publique nationale et internationale sur les dangers du fléau du terrorisme à la lumière de la situation en Libye. » Les participants, dont des représentants du mouvement associatif, des parlementaires, et des acteurs économiques, débattront aussi de la gravité de la situation, non seulement dans la région de la Méditerranée, mais aussi à travers le monde. « Il s’agit de réfléchir ensemble au développement et aux implications que pourraient connaître l’activité terroriste d’Al Qaïda à travers ce qui se passe en Libye », a expliqué de son côté M. Yves Bonnet, président du CIRET.
Parmi les autres experts présents, figurent également MM. Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement, et Madjed Naamet, directeur de la revue Afrique-Asie. Mme Benhabylès, qui est présidente du mouvement féminin de solidarité avec la femme rurale, s’est vue décerner le Prix des Nations unies pour la société civile.
Mme Saïda Benhabylès nous a indiqué qu’ « à la suite d’une mission en Libye au cours des mois de mars et d’avril derniers, on a constaté la prolifération des armes, une réelle menace pour la sécurité dans le Maghreb. »
« Il n’y a plus de contrôle en Libye, les gens peuvent facilement se procurer des armes, ce qui constitue un danger pour les pays voisins, pour l’Afrique et pour la Méditerranée. Il y a une politique du deux poids, deux mesures. », explique Mme Benhabylès. Les participants ont interpellé en outre la communauté internationale sur le danger du non-respect des principes fondamentaux du droit international, qui puisent leur source des valeurs intangibles contenues dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. « Les participants en appellent à l’opinion mondiale et aux instances internationales sur les dangers potentiels qui résulteraient de la déstabilisation de certains pays de la rive sud de la Méditerranée et tout particulièrement à la résurgence d’un islamisme radical et au redéploiement des réseaux terroristes d’Al Qaïda, et le crime organisé », lit-on dans la déclaration finale ayant sanctionné les travaux de cette rencontre intitulée « La menace terroriste à la lumière de la situation en Libye. »
Selon la même source, « à la lumière de l’expérience algérienne dans la lutte antiterroriste, nous dénonçons le renforcement des moyens des organisations subversives comme l’AQMI et les réseaux de trafic d’armes à partir de la Libye et les menaces qui pèsent sur la stabilité de la région, en raison (…) de sa transformation en sanctuaire des organisations terroristes, des réseaux de trafic de drogue et du crime organisé. »
Plusieurs experts sont intervenus sur des sujets liés au thème de cette rencontre, dont l’ancien responsable de la Direction française de la sécurité du territoire (DST), M. Yves Bonnet, ainsi que le directeur du CIRET/AVT, M. Eric Denécé, et le directeur de la revue Afrique-Asie, M. Madjed Naamet.
Wassila Benhamed
Maître Benbraham explique l’amalgame sur la définition du mot « terrorisme» par l’aspect occidental dans les différentes lois
L’avocate près la cour d’Alger, Fatma-Zohra Benbraham, a souligné que la définition donnée au terrorisme est beaucoup plus occidentale qu’universelle. « On a toujours voulu assimiler les révolutionnaires à des terroristes, comme on l’a fait avec la Palestine», a-t-elle expliqué. Pis encore, pour Maître Benbraham, la définition américaine du mot terrorisme est pernicieuse, subjective : « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi». Selon elle, cette appellation est à revoir.
W. B.